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Merci patron !!!

Affiche Merci Patron !

Après le bimensuel « Fakir », le journaliste François Ruffin signe avec « Merci patron ! » un réjouissant et hilarant pamphlet cinématographique où ce vaillant Petit Poucet fait un bras d’honneur à l’ogre LVMH.

La dérision est un sport de combat

François Ruffin s’était déjà fait remarquer en achetant une action du groupe LVMH, histoire de pouvoir aller semer des graines de contestation dans les assemblées générales d’actionnaires en arborant son T-shirt « I love Bernard », pied de nez à Bernard Arnault, patron du groupe de luxe, notamment lorsque celui-ci avait annoncé son intention de demander la citoyenneté belge, tellement plus propice à l’évasion fiscale de son énorme patrimoine (la première fortune de France).

À tel point que, désormais, les réunions d’actionnaires séparent le bon grain (les gros porteurs d’actions) de l’ivraie (les petits actionnaires), montrant que même au joyeux royaume de la spéculation, il n’est pas question de mélanger torchons et serviettes !

Journaliste contre chiens de garde
Amiénois, François Ruffin monte, dès la fin de ses études de journalisme, le journal Fakir, qu’il dirige toujours, et publie une dizaine d’ouvrages en écrivant également pour le Monde diplomatique. Collaborant notamment pendant plusieurs années à l’excellente émission Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet – avant que celui-ci ne soit remercié par France Inter –, François Ruffin s’est d’abord fait connaître en fustigeant les « chiens de garde » de cette presse qui est à 95 % aux mains de gros groupes financiers (dont LVMH).

Face à LVMH

C’est dans ce cadre qu’il a l’occasion de s’intéresser au groupe de Bernard Arnaut. Dans la région Nord, ravagée par le chômage, il n’est pas difficile de rencontrer d’anciens salariés des entreprises filiales de LVMH, qui a licencié près de 15 000 personnes au gré des fermetures et des délocalisations.

Et parmi eux, des syndicalistes qui ont combattu bec et ongles ce dumping social effréné. C’est une déléguée CGT d’une des entreprises fermées par le groupe à Poix-du-Nord qui signale à François Ruffin le cas du couple Klur, qui a tout perdu après la délocalisation de leur boîte et qui survit avec 4 € par jour, dans la terreur qu’on ne saisisse leur dernier bien, leur petite maison, ce qui est imminent. Les Klur ont même imaginé des solutions désespérées...

Stratégie rocambolesque

François Ruffin propose alors aux Klur, avec le soutien de l’ancienne déléguée CGT, une stratégie rocambolesque qui a pour but, au moins pour le couple, de rétablir un peu de justice dans un monde où le gouffre des inégalités se creuse.

On n’en dira pas plus sur les rebondissements de ce formidablement drôle coup de poker menteur, pour laisser aux spectateurs le plaisir de découvrir (nombreux !) le culot de ce plan diabolique qui pourrait se résumer par « tel est pris qui croyait prendre ».
Car LVMH va plonger tête baissée dans ce piège foutraque qui mise tout sur la terreur que l’image du groupe ne soit écornée…

Coups de bluff

Et l’on rigole encore en sortant de la salle des coups de bluff où se fait ridiculiser un ancien des RG, émissaire de Bernard Arnault, croyant imposer que « Ni Ruffin ni la CGT » ne soient au courant de l’accord "secret" entre le groupe et les Klur.

Entre Michael Moore et Coluche, mi-Robin des Bois, mi-Pied nickelé, François Ruffin s’amuse, mais fait passer par ce biais un message de solidarité en action, dont ce film au budget bouclé grâce au financement de centaines de souscripteurs est un parfait exemple.

Gageons que le trublion ne s’arrêtera pas en si bon chemin, malgré les bâtons dans les roues des médias de LVMH et consorts…

Article publié le 1er mars 2016.


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